Prévention des violences et abus sexuels chez les jeunes en Bolivie

Statut du projet : Terminé

Durée du projet : 2016 – 2018

Localisation : 4 Municipalités de la Province de Quillacollo (Quillacollo, Colcapirhua, Vinto, Sipe Sipe), Bolivie

Bailleur(s) de fonds : Fédération Genevoise de Coopération (FGC)

Budget : 530’936 CHF

Partenaire Terrain : IDH Bolivie

Public cible : élèves entre 10 et 18 ans

Nombre de bénéficiaires :

En 3 ans, le projet a touché directement, 6364 personnes (4320 étudiants entre 10 et 18 ans, de 72 collèges, 144 enseignants formés, 1800 parents sensibilisés).

Indirectement, 103’800 personnes (15’000 élèves sensibilisés par leurs pairs, 1800 jeunes sensibilisés par des multiplicateurs pairs, 60’000 visiteurs de l’ExpoVida, 27’000 personnes sensibilisées par la campagne annuelle, des événements publics et les médias).

Contexte

Selon les études réalisées en Bolivie, les abus sexuels envers les enfants se passent pour 80% dans le cercle familial, dans lesquels sont impliqués non seulement la victime et l’agresseur, sinon toute la famille et la communauté. La violence sexuelle faite par les parents, oncles ou beau pères sont des cas où les enfants sont sacrifiés pour protéger ceux qui commettent les délits, avec la conspiration du secret et du silence. Les institutions qui travaillent dans ce thème reconnaissent que les chiffres ne permettent pas d’apprécier l’ampleur du problème, étant donné qu’il est plus difficile de dénoncer son propre père ou parent proche. De façon générale, on estime qu’en Bolivie:

  • Seuls 2% des abus sexuels sont dénoncés.
  • Dans le département de  Cochabamba, une fille sur trois et 1 garçon sur 4 a souffert d’abus sexuels avant d’avoir 18 ans
  • D’après un sondage réalisé par l’IDH en septembre 2011, deux tiers des professeurs enquêtés disent que le thème d’abus sexuel est traité de façon superficielle dans les classes de biologie, religion ou éthique. 83% mentionnent des institutions comme l’IDH, le Défenseur de la jeunesse, qui interviennent de façon ponctuelle.
  • Seul un tiers des professeurs disent avoir entendu des cas d’abus sexuels dans leur collège, sans connaître le nombre de cas. 2/3 n’ont aucune idée sur le sujet au niveau de leur collège.
  • Ils mentionnent cependant le nombre de grossesses précoces dans les collèges.
  • L’analyse nous démontre que le concept même d’abus sexuel n’est pas clair chez les professeurs, qui l’associent seulement à des faits de viols, et qu’il n’existe aucun suivi des situations.

Selon l’Enquête des jeunesses de Bolivie (2008) faite par le Gouvernement, qui  comprend 17 villes, dont Quillacollo et Colcapirhua où le projet se déroulera,

  • La moyenne nationale de l’âge des premières relations sexuelles est 17 ans. La moitié des filles entre 15 et 19 ans ont déjà eu au moins une grossesse. 3 sur 5 de ces  grossesses sont non désirées.
  • Colcapirhua est la ville où les adolescents enquêtés déclarent le plus avoir subi des agressions, verbales, psychologiques ou physiques. Ces actes de violences sont essentiellement exercés à la maison par les parents et les frères.  D’une façon générale, le foyer se constitue comme le principal endroit ou se passe  la violence physique et psychologique à l’encontre des adolescentes. 
  • La violence sexuelle est le thème le moins abordé dans les cours d’éducation sexuelle reçus par les adolescents(es).

D’autre part, l’enquête effectuée par l’IDH à Colcapirhua montre que la consommation excessive d’alcool est considérée par les adolescents eux-mêmes comme le problème qui les affecte le plus. Plus de 20% des jeunes enquêtés reconnaissent consommer de l’alcool de façon occasionnelle ou régulière.

 
Objectifs
  • Renforcer la prévention de la violence sexuelle chez les élèves de 10 à 12 ans
  • Renforcer la prévention de la violence dans les premières relations affectives chez les élèves de 15 à 18 ans
  • Renforcer les politiques de prévention de la violence sexuelle dans les municipalités de Quillacollo, Vinto et Sipe Sipe

Méthodologie
  • Extension du champ géographique avec un travail sur les municipalités de Quillacollo, Colcapirhua, Vinto et Sipe Sipe, Province de Quillacollo.
  • Abaissement de l’âge des bénéficiaires pour les actions de prévention de la violence sexuelle, de 12-14 à 10-12 ans, la plupart des cas de violence sexuelle touchant des enfants entre 10 et 14 ans.
  • Formation de pairs multiplicateurs pour la prévention des violences dans les premières relations affectives, qui diffuseront l’information auprès de jeunes de leur âge.
  • Travail accru avec les directeurs de Districts en coordination avec les Réseaux de lutte contre la violence dans chaque municipalité.